Non au bonapartisme, décolonisons les consciences
NON AU BONAPARTISME EN FRANCE
DECOLONISONS LES CONSCIENCES
Pour la troisième fois consécutive depuis 1995,le pouvoir d’Etat est attribué en France aumonde coalisé des affaires,des réseaux médiatico-financiers et des lobbies militaro-industriels. Alors que l’Espagne et l’Italie se sont libérées d’équipes dirigeantes libérales- autoritaires (celles d’Aznar et de Berlusconi), impliquées dans la guerre en Irak, alors que l’Amérique latine s’émancipe des dictatures inféodées à l’administration nord-américaine, alors que les USA se dotent eux-mêmes d’un contre-pouvoir au Congrès pour mettre un terme à leur guerre impérialiste, alors que l’Allemagne a élu une femme chancelière en la personne d’Angela Merkel, la France accentue, elle, sa fracture sociale, culturelle, historique et géo-politique, pourtant à l’origine de crises depuis des années. Si, en effet, dans une démarche révisionniste, les droites tentent de nier les méfaits du colonialisme, les gauches sous-estiment, elles, depuis trop longtemps les effets dévastateurs du néocolonialisme tant pour les pays d’Afrique francophone que pour la France elle-même : complicité de notre pays dans le génocide au Rwanda, dans la guerre civile au Congo Brazzaville, en Côte d’Ivoire, dans le maintien de la dictature au Togo, au Tchad, justice aux ordres en France qui a «étouffé » de nombreuses affaires, dont l’affaire ELF… Vincent Bolloré, l’hôte de notre nouveau Président, est également l’ami de nombreux dictateurs françafricains qui ruinent leur peuple pour les intérêts d’une oligarchie parasite.
Confronté à la réaction bonapartiste de l’Etat –UMP qui, avec la complicité de l’extrême-droite, menace désormais de manière hypocrite libertés publiques et droits sociaux en France même, l’approfondissement du débat dans le sens de la décolonisation des consciences s’impose à nous :
-au plan géo-politique : l’échec des forces de progrès et la division des gauches proviennent d’abord de l’enfermement du pays dans une République impériale et autocratique. Dans le cadre de la démocratisation des institutions, celle de la Francophonie et de la Coopération est l’une des solutions principales à l’immigration de la misère et au mal-vivre en métropole. En complément du combat pour la paix en Irak, doit être menée la lutte pour l’abolition du néo-colonialisme.
- au plan intérieur :la violence sociale instillée par l’Etat policier et occultée actuellement par le débauchage de cadres issus du camp progressiste ( une main de fer dans un gant de velours) ne sera résorbée que par l’instauration d’une stratégie de résistance active, par la création de nouvelles alliances à même de rapprocher les victimes et les déçus du système, les banlieues, les régions historiques et le reste du pays. Témoigne de cette démarche fédératrice la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai dernier, première manifestation publique du quinquennat.
Sur la base des mouvements sociaux et alternatifs comme des contre-pouvoirs institutionnels (re)conquis depuis 2004 au niveau des cantons, des régions et de l’Union Européenne, l’échéance de la prochaine élection législative peut et doit être l’occasion d’un sursaut national salutaire. Cela pour la promotion de relations Nord-Sud mais également franco-françaises assainies et plus solidaires.
FRATERNITE FRANCO-AFRICAINE (FFA) 12-05-2007
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